Règle générale
Le montant annuel des taxes sur l’affectation des véhicules à des fins économiques est égal, pour chacune de ces taxes et chaque véhicule, au produit des facteurs suivants :
Le montant qui résulte de cette opération doit être arrondi à l’euro le plus proche, la fraction d’euro égale à 0,5 devant être comptée pour 1.
Proportion annuelle d’affectation
La proportion annuelle d'affectation correspond au nombre de jours de l'année au cours desquels le véhicule taxable est affecté à des fins économiques.
Elle est calculée selon la formule suivante : Nombre de jours au cours desquels le véhicule taxable est affecté à des fins économiques ou durée d’affectation (« période de taxation ») / Nombre total de jours de l’année civile (365 ou 366 pour les années bissextiles).
À noter
Le nombre de jours pendant lesquels le véhicule a effectivement circulé n'est donc pas pris en compte.
Le calcul de la proportion doit être effectué séparément pour chaque véhicule et pour chaque entreprise redevable.
Exemple
Pour un véhicule affecté à des fins économiques durant 219 jours lors d'une année commune (365 jours), la proportion annuelle d'affection est égale à 219/365 = 60 %.
À noter
Dans le cas général, la proportion annuelle d'affectation est de 100 %. Elle est réduite l'année d'acquisition du véhicule par l'entreprise, l'année où elle le cède et lorsque le véhicule est temporairement interdit à la circulation ou mis en fourrière à la demande des pouvoirs publics.
Un coefficient pondérateur doit être appliqué à la proportion annuelle d’affectation pour les véhicules taxables en raison de leur utilisation en France et de la prise en charge de frais professionnels associés à cette utilisation par une entreprise.
Connaître les coefficients pondérateurs à appliquer
Les coefficients pondérateurs à appliquer sont déterminés en fonction du nombre de kilomètres remboursés par l'entreprise au titre des frais kilométriques :
Coefficients pondérateurs à appliquer en fonction de la distance
Distance annuelle parcourue (remboursée par l'entreprise) |
Coefficient pondérateur |
De 0 à 15 000 km |
0 % |
De 15 001 à 15 000 km |
25 % |
De 25 001 à 25 000 km |
50 % |
De 35 001 à 45 000 km |
75 % |
Supérieure à 45 000 km |
100 % |
Il en résulte que si le nombre de kilomètres remboursés par une entreprise pour un véhicule donné est inférieur à 15 000 km au titre d’une période de taxation, le montant de taxe sera nul pour ce véhicule. Inversement, lorsqu'il excède 45 000 km, le coefficient pondérateur est sans incidence.
En cas de contrôle de l’administration, l’entreprise devra être en mesure de justifier du nombre de kilomètres remboursés pris en compte pour le calcul des taxes sur l’affectation des véhicules à des fins économiques, notamment pour les véhicules donnant lieu à un montant de taxe nul.
Tarifs annuels applicables
Pour chaque véhicule, il faut calculer le tarif annuel de la taxe sur les émissions de CO2 et de celle sur les émissions de polluants atmosphériques.
Le montant annuel qui devra être payé est égal au produit de la proportion annuelle d’affectation du véhicule à l’activité économique de la personne affectataire et du tarif annuel applicable au véhicule. Le tarif annuel correspond à la somme des tarifs annuels applicables au véhicule au titre de la taxe sur les émissions de CO2 et de celle sur les émissions de polluants atmosphériques.
Le tarif applicable dépend des caractéristiques du véhicule et, dans certaines situations, de l'usage auquel il est affecté.
Les tarifs, normaux ou réduits, sont appliqués à un véhicule en fonction de son affectation à un usage donné, peu importe son usage effectif.
Ainsi, le véhicule remplit cette condition d'affectation non seulement les jours pendant lesquels il circule effectivement pour cet usage, mais également ceux pendant lesquels il ne circule pas mais peut être considéré comme affecté à cet usage. C'est notamment le cas des jours où le véhicule n'est pas utilisé compte tenu des repos et congés ou, plus globalement, des contraintes liées à la gestion du stock de véhicules ou aux conditions d'exercice de l'activité économique.
Un véhicule qui, pendant la période de taxation, n'est utilisé que pour un seul usage est donc considéré être affecté à cet usage pendant l'ensemble de la période indépendamment du nombre de jours pendant lesquels il est effectivement utilisé.
Tarifs de la taxe annuelle sur les émissions de CO2
Le tarif annuel de la taxe annuelle CO2 résulte, pour chaque véhicule, de l’application d’un barème qui, selon les situations, est fonction :
Le barême à appliquer est le suivant :
Barème CO2-WLTP si les émissions de CO2 du véhicule ont été prises en compte lors de la 1re immatriculation en France en recourant à la méthode dite « WLTP »
Barème CO2-NEDC si les émissions de CO2 du véhicule ont été prises en compte lors de la 1re immatriculation en France en recourant à la méthode dite « NEDC »
Barème PA (puissance administrative) lorsque le véhicule n'a pas fait l'objet d'une réception européenne ou lorsque le véhicule était déjà immatriculé et affecté à une activité économique par l'entreprise affectataire avant le 1er janvier 2006.
Les 3 barèmes sont des barèmes progressifs par tranches pour lesquels un renforcement est prévu chaque année jusqu'en 2027.
À noter
Depuis le 1er janvier 2025, les véhicules recourant exclusivement ou partiellement au superéthanol E85 bénéficient d'un abattement de 40 % sur leurs émissions de CO2 ou de 2 chevaux administratifs, sauf lorsque ces émissions ou cette puissance dépassent respectivement 250 g/km ou 12 chevaux administratifs.Par ailleurs, les véhicules dont la source d'énergie est exclusivement l'hydrogène, l'électricité ou une combinaison des 2 sont exonérés de taxe annuelle CO2.
Barême CO2-WLTP
Le calcul du tarif selon le barême CO2-WLTP se fait en fonction des émissions de CO₂ par fractions, exprimées en grammes par kilomètre (g/km) multipliées par un tarif dit « marginal » selon un barème par tranches.
Barème WLTP pour 2025
Fraction des émissions de CO₂ (en g/km) |
Tarif marginal (en €) |
Jusqu'à 9 |
0 |
De 10 à 50 |
1 |
De 51 à 58 |
2 |
De 59 à 90 |
3 |
De 91 à 110 |
4 |
De 111 à 130 |
10 |
De 131 à 150 |
50 |
De 151 à 170 |
60 |
À partir de 171 |
65 |
Exemple
Une entreprise doit payer la taxe pour un véhicule immatriculé selon la méthode WLTP et dont les émissions de CO2 figurant sur le certificat d'immatriculation sont égales à 100 grammes de CO2.En 2025, le tarif annuel est égal à 9 x 0 + (50-9) x 1 + (58-50) x 2 + (90-58) x 3 + (100-90) x 4 = 193 €.
Barême CO2-NEDC
Le calcul du tarif selon le barême CO2-NEDC se fait en fonction des émissions de CO₂ (en grammes par kilomètre) multiplié par un tarif dit « marginal » et selon un barème par tranches.
Barème NEDC pour 2025
Fraction des émissions de CO₂ (en g/km) |
Tarif marginal (en €) |
Jusqu'à 7 |
0 |
De 8 à 41 |
1 |
De 42 à 48 |
2 |
De 49 à 74 |
3 |
De 75 à 91 |
4 |
De 92 à 107 |
10 |
De 108 à 124 |
50 |
De 125 à 140 |
60 |
À partir de 141 |
65 |
Barême PA
Ce mode de calcul s'applique aux autres véhicules, ceux qui ne rentrent ni dans le dispositif WLTP ni dans le dispositif NEDC.
Le calcul selon le barême PA se fait en fonction de la puissance fiscale ou puissance administrative (chevaux fiscaux ou chevaux administratifs) par fractions de puissance administrative selon un barème par tranches.
Barème en puissance administrative pour 2025
Fraction de la puissance administrative en chevaux (CV) |
Tarif marginal (en €) |
Jusqu'à 3 |
1 750 |
De 4 à 6 |
2 500 |
De 7 à 10 |
4 250 |
De 11 à 15 |
5 000 |
À partir de 16 |
6 250 |
Tarifs de la taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques
Le tarif de la taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques dépend de l'appartenance du véhicule à l'une des 3 catégories suivantes :
Catégorie E, qui regroupe les véhicules dont la source d'énergie est exclusivement l'électricité, l'hydrogène ou une combinaison des 2
Catégorie 1, qui regroupe les véhicules essence, hybrides et gaz compatibles avec les normes d'émissions européennes dites « Euro 5 » et « Euro 6 »
Catégorie « véhicules les plus polluants », qui regroupe l'ensemble des autres véhicules.
Ces catégories correspondent à celles des vignettes Crit'Air, la catégorie « véhicules les plus polluants » correspondant aux vignettes 2 à 5.
Le tarif annuel par véhicule en fonction de la catégorie dont il relève est précisé dans le tableau suivant :
Tarifs de la taxe sur les émissions de polluants atmosphériques en fonction de la catégorie du véhicule
Catégorie d'émission de polluants |
Couleurs de vignette Crit'air |
Tarif annuel de la taxe |
E (électrique et hydrogène) |
Verte |
0 € |
1 (gaz, hybride et essence Euro 5 et 6) |
Violette |
100 € |
Véhicules les plus polluants |
Jaune, orange, bordeaux, grise et non classés |
500 € |
À noter
Une
fiche d’aide au calcul de la taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériquesest mise à disposition sur
impots.gouv.fr.
Minoration pour les véhicules donnant lieu à une prise en charge des frais professionnels
Les entreprises prenant en charge les frais professionnels engagés par une personne physique (ex : salarié, dirigeant, etc.), pour l'utilisation ou l'acquisition de véhicules qui n'appartiennent pas à l'entreprise bénéficient d’une minoration de 15 000 € des taxes annuelles portant sur les véhicules de tourisme.
Cette minoration s’applique au montant cumulé des 2 taxes annuelles, CO2 et polluants, dues à raison de l'ensemble des véhicules pour lesquels l'entreprise assure la prise en charge des frais professionnels, mais uniquement à raison de ces véhicules (un excédent n'est pas possible).
Cette minoration s’applique au montant calculé après application de l'ensemble des autres règles de calcul, notamment le coefficient pondérateur et les exonérations.
À noter
Cette minoration s'applique sous réserve du respect des règles européennes relatives des aides d'État dites « de minimis ». Ces règles prévoient notamment le respect d'un plafond glissant sur 3 ans de 300 000 €, apprécié globalement pour l'ensemble des aides, fiscales ou financières, perçues par une entreprise donnée. Le respect de ce plafond s’apprécie au moment de la date d’octroi de chaque nouvelle aide de minimis. Pour chaque nouvelle aide de minimis accordée, il faut tenir compte du montant total des aides de minimis octroyées au cours des 3 années précédentes.